Plot : (of land), terrain ; plot in garden, carré de terre ; building plot, terrain à bâtir ; vegetable plot, carré de légumes ; intrigue, action (d'un roman, d'une pièce de théâtre) ; the plot thickens, l'affaire se corse ; complot, conspiration ; to plot : déterminer, tracer (une route, un graphique) ; relever (sa position) ; (nav.) to plot the position, faire le point ; comploter, conspirer ; plotter : conspirateur ; traceur ; plotting : relevé (d'un terrain) ; tracé ; graphique ; complot.
Note de Fabrice Gallis :J'ajouterais tout de même à partir du Robert historique :
PLOT n. m. est un terme (1290) d'origine régional (Franche-Comté, Auvergne, Bourgogne, Provence) peut-être issu du croisement entre le latin plautus "plat", mot de formation populaire apparenté à la forme plattus (->plat) et du moyen néerlandais block tronc abattu (->bloc).
Le mot est attesté en ancien français avec le sens propre de "billot de bois, segment du tronc d'arbre", longtemps vivant régionalement (Forez, Lyonnais, Provence, Savoie), et avec le sens métonymique de "tabouret".
Il a eu un sens technique en tissage, désignant la pièce de l'ourdissoir qui conduit l'enroulement du fil, et en horlogerie pour "massif de laiton dont l'horloger se sert pour river la masse sur la platine"(1832).
Plot s'est maintenu avec une autre spécialisation, en électricité, désignant la pièce métallique permettant d'établir un contact, une connexion électrique(1890). On a donc là un terme qui traverse sans vergogne l'histoire des techniques et celle de la programmation. N'oublions pas, à propos de billot de bois, l'autre spécialité de Babbage, outre la séduction d'Ada Byron, la dendrochronologie, ou datation des arbres. Il faut également, et je finirai là dessus, voir le massif de laiton de l'horloger comme un marteau, semblable à celui qui martelant la foule, en fait un peuple.'
Parmi les éléments que nous avons utilisés pour présenter les activités du laboratoire Plot, nous en retiendrons ici les deux suivants :
Le laboratoire « PLOT » (ex « subtractor », ex « temporalités », ex « temps réels ») propose des approches théoriques, pratiques et fictionnelles des temporalités déployées par les dispositifs et systèmes (artistiques, biologiques et épistémiques) qui développent des processus en temps réel. Le point de départ réside dans l’importance du temps dans les pratiques artistiques, y compris celles qui relèvent du champ des arts plastiques, ou en tout cas qui y trouvent leur source, et dans la reconnaissance de ce qui se joue de radicalement nouveau dans les dispositifs artistiques mettant en oeuvre les modalités spécifiques de fonctionnement des technologies numériques. Par delà, il se trouve dans la façon dont ces pratiques engagent, directement ou indirectement, des enjeux d’ordre anthropologique et épistémologique. Dans tous les cas, il s’agit d’explorer la complexité et la richesse des temporalités spécifiques à des dispositifs ou des systèmes particuliers, en évitant la réduction courante du temps réel à l’univocité de la rapidité, de l’immédiateté, de la simultanéité, de l’instantanéité.
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Notre exploration s’appuie sur la notion de situation, et les notions concomitantes d’action, d’attente, d’imprévu, d’événement, de piège. Nous interrogeons les formes logiques qui régissent les relations entre un comportement et son contexte, entre adaptation et autonomie. Nous essayons de faire apparaître comment s’y entrecroisent des temporalités différentes, avec les effets de rencontre, de lecture ou d’errance et d’incompréhension qui en résultent. Nous essayons de confronter approches philosophiques, élaborations théoriques et mises en oeuvres pratiques.
On percevra dans ces deux paragraphes une sorte d'écart, si ce n'est de contradiction, entre ce qui peut apparaître comme un projet théorique dont le champ porterait précisément sur les systèmes en temps réel, et qui pourrait paraître centré sur des questions logiques et technologiques, et un élargissement du propos et des intérêts introduit par l'idée de narration ou la figure du complot. Cet écart ne nous semble pas constituer une faiblesse, mais une bipolarité constitutive de l'identité de Plot et de la recherche qui s'y trouve menée. Il nous paraît renvoyer à une tension ou à un jeu d'interrogation que l'on retrouve dans nos textes sous des formes différentes (cf. Le paragraphe "temps réel", "adaptation" ou "autonomie"), dans la formulation de certaines propositions("valise"), dans les différentes modalités de notre travail, entre écriture de textes théoriques, expérimentations, pédagogie.