" Le vol en spirale des papillons de nuit ne paraît erratique que parce que leurs mécanismes
de détection olfactive diffèrent considérablement des nôtres. Dotés d'une vision binoculaire,
nous jugeons de la situation d'un objet grâce à la comparaison des images reçues par les deux yeux
et nous nous dirigeons vers l'origine du stimulus. Mais chez les espèces qui dépendent de leur odorat,
l'organisme envisage des points dans l'espace, se déplace dans la direction de la concentration d'odeurs
la plus importante, puis établit une comparaison entre deux autres points successifs, progressant
ainsi en zigzag vers l'origine de l'émission. Recourant à une navigation olfactive, le papillon
détecte des flux dans l'atmosphère, et découvre ainsi, par petites étapes, comment remonter vers leur source."
B. Kingsolver, Un été prodigue, chap.5, éditions Rivages, 2002.